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[escepticos] El libre albedrío... es química?



El biólogo Jean Pierre Changeux acaba de publicar su nuevo libro "l'homme de verité".

L'HOMME DE VÉRITÉ

Jean-Pierre CHANGEUX Comprendre les processus neurobiologiques nécessaires à la conscience est une étape décisive pour la compréhension de l'acquisition des connaissances. Ce qui paraît vrai à quelqu'un ne l'est pas forcément aux yeux de quelqu'un d'autre, en toute conscience.

Celui qui ment le sait, pas nécessairement celui qui reçoit le message. Comment se fait-il que la capacité à dire le vrai soit un trait propre à l'espèce humaine ?

Quelle est la relation qui peut exister entre des faits ou objets du monde extérieur et des objets de pensée, des états intérieurs, produits par notre cerveau ? Comment cet accord est-il possible ? Comment s'établit-il ? Comment est-il mis à l'épreuve ? Comment évolue-t-il ? Comment valider l'adéquation de nos connaissances à la réalité du monde sinon en les communiquant par le langage et en les soumettant à un débat critique ? N'est-ce pas là l'origine d'une activité spécialisée que nos sociétés ont développée dans leur quête de vérité : la science ?

Telles sont les grandes questions auxquelles Jean-Pierre Changeux, à partir des données les plus récentes de la recherche sur le cerveau, apporte un éclairage nouveau dans cet Homme de vérité.

Jean-Pierre Changeux est professeur au Collège de France et à l'Institut Pasteur, membre de l'Académie des sciences. Outre L'Homme neuronal, il a publié notamment Raison et Plaisir. Il est également l'auteur, avec Alain Connes, de Matière à pensée et avec Paul Ric¦ur, de La Nature et la Règle. Ce qui nous fait penser.

http://www.byd.com.ar/abr99criterio.htm http://www.pasteur.fr/recherche/unites/neubiomol/ http://www.balzan.it/francais/pb2001/changeux/laudatio.htm http://www.ucm.es/info/especulo/numero5/changeux.htm

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Os pego un artículo sobre su libro anterior, que quizá haya sido traducido al español

LA NATURE ET LA REGLE Ce qui fait que nous pensons de Jean-Pierre Changeux et Paul Ricoeur Ed. Odile Jacob, 350 p., 145 F. Exceptionnelle rencontre entre Jean-Pierre Changeux et Paul Ricoeur. Le biologiste matérialiste et le philosophe chrétien s'écoutent, s'expliquent, s'affrontent, au sujet des relations du corps et de l'esprit ou des fondements de l'éthique de demain .

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... suivant la disposition de leur cerveau " L'âme loge où elle peut. Pour se cheviller au corps, toutes sortes de recettes lui ont convenu, au fil des siècles et des cultures. Elle s'installa dans le foie, les poumons, le c¦ur, la moelle, les reins. La liste n'est pas limitative. Rien n'interdit de songer qu'une peuplade exotique et fabuleuse l'ait située un jour dans le coude, les ongles, les lobes d'oreilles... Peu importe, puisque ces localisations sont seulement imaginaires. Le cas du cerveau, en fin de compte, est-il très différent ? Nous pensons sans savoir vraiment de quelle manière nos représentations se développent et s'organisent. Ce que nous éprouvons " dans notre tête " n'est pas directement lié, du point de vue de notre impression vécue, avec les mécanismes physiques qui accompagnent ou engendrent ces états de conscience. Il en serait pratiquement de même, à la limite, si nous réfléchissions au moyen de nos orteils, ou grâce à nos sourcils... De telles affirmations peuvent déclencher chez un biologiste protestations et refus : " Ecartons ces vieilles lunes, dira-t-il en substance. Nous savons de science sûre, et depuis bien longtemps déjà, que c'est avec notre cerveau que nous pensons. Nous sommes désormais en passe de connaître la marche de connexions innombrables. Nous résoudrons bientôt les paradoxes de la motricité, de la mémoire, du langage, de la création même ! L'âme n'a déjà plus d'existence, elle n'aura bientôt plus de secrets ! " Il se pourrait qu'un philosophe demande alors si tout cela est aussi sûr que le proclame la superbe assurance du discours scientifique. Ce gêneur tenterait de souligner l'écart, insuppressible à ses yeux, entre expérience vécue et modèles théoriques construits. Pour éviter querelles et malaises, chacun bien vite retournerait chez soi, qui à son laboratoire, qui à sa bibliothèque. Cette fois, le scientifique et le philosophe ont accepté d'endurer un dialogue réel. Pas un semblant de conversation ni une machine à consensus, mais une rencontre avec aspérités, chocs, tournants. Le résultat est diablement intéressant. Tout oppose en effet Jean-Pierre Changeux, héritier des positivistes et des matérialistes, et Paul Ricoeur, fidèle à la richesse inépuisable du vécu et à ses interprétations multiples. L'un se passionne pour les synapses et se fâche quand il entend parler de transcendance, l'autre cherche l'ouverture du sens et plaide pour le maintien de divers registres d'explication. Le premier se méfie des extases et des inspirations surnaturelles, le second doute que toute vérité soit observable au microscope. Ils se respectent et le montrent en ne se faisant pas de cadeaux. Chacun souligne les insuffisances, ou les incohérences, ou les obscurités de la position de son interlocuteur. Tous deux s'efforcent de briser les caricatures : Changeux n'est pas " réductionniste ", Ricoeur n'est pas "spiritualiste". Sans vouloir être systématiquement en désaccord sur tout - loin de là ! -, ils ne cherchent pas à construire une conclusion commune. Les grandes questions abordées - relations de l'esprit et du corps, de la science et de la foi, de l'évolution de l'éthique - ne débouchent pas sur une réponse unique, motion de synthèse triste ou conclusion chèvre et chou. Tant pis pour ceux qui exigent que la vérité leur soit livrée, une fois pour toutes, par colis express. Cet échange est exemplaire par sa manière de creuser les désaccords, de mettre en lumière des perspectives inconciliables. Il renoue avec une tradition en voie de disparition : des esprits que tout sépare choisissent de prêter attention à leurs divergences et de trouver certaines raisons d'agir ensemble. La plus profonde discordance entre Jean-Pierre Changeux et Paul Ricoeur concerne évidemment la portée des nouvelles connaissances du fonctionnement neuronal. Pour Changeux, il ne fait pas de doute que les " progrès éblouissants " accomplis en ce domaine au cours des dernières décennies ouvrent la voie à une mutation de nos manières de penser. La connaissance scientifique de nos neurones devrait conduire à une meilleure compréhension des relations humaines, voire à une possible fondation de l'éthique dans la nature même de nos capacités neurophysiologiques. Aux yeux de Ricoeur au contraire, l'avancée des neurosciences et la réflexion sur nos expériences vécues se situeront toujours, par essence, comme sur deux registres distincts et sans lien nécessaire. Argument : " Mon cerveau ne fait pas partie de mon expérience corporelle " - la science peut bien m'apprendre ce que je pense " avec " mon cerveau, elle peut m'indiquer de plus en plus précisément selon quels mécanismes, ce point de vue, aussi exact et rigoureux qu'il soit, demeure extérieur à mon vécu et n'augmente pas la connaissance utilisable que j'ai de mon expérience dans le monde humain. Un tel dialogue doit susciter une multitude de lectures. L'une des plus instructives noterait ce paradoxe : plus l'écart se creuse entre les deux interlocuteurs, plus leur possibilité d'action commune s'accroît. La dernière partie du livre, qui aborde la question de l'éthique universelle et de ses éventuels fondements biologiques, souligne ce phénomène. Alors que la distance entre le biologiste libre-penseur et le philosophe chrétien se trouve nettement marquée, leur deux esprits se rejoignent sur des valeurs communes de tolérance, de respect d'autrui, de souci de la souffrance de l'humanité. Sans doute n'y a-t-il rien là de surprenant. Que des humains s'entendent sur le refus de la violence absurde et la recherche du bien vivre est certes la moindre des choses, quand bien même ils prêtent à cette quête un sens fort différent. Ce dialogue ne constitue pourtant pas une énième version de la paix des hommes de bonne volonté ni une variation sur la rencontre entre celui qui croyait au Ciel et celui qui n'y croyait pas. Mieux vaut le lire comme un état des lieux partiel des interrogations philosophico-scientifique de notre fin de siècle. On devrait alors se demander comment rendre raison de distances apparemment irréductibles subsistant entre les points de vue. Est-il possible de comprendre pourquoi, d'un côté, on privilégie l'exactitude scientifique et la vérification expérimentale tandis que, de l'autre, est mise en avant l'infinité insondable des significations et des récits humains ? " Les hommes pensent suivant la disposition de leur cerveau ", affirme Spinoza. On se fourvoierait toutefois en entendant cette formule seulement comme une relation de cause à conséquence. La phrase peut suggérer que telle disposition produit telle pensée, mais ne le dit pas. Il est tout aussi légitime d'entendre que le cerveau se dispose selon les pensées, que ses modifications les accompagnent - sans les engendrer. Chez Spinoza, ces deux processus s'accomplissent parallèlement, sans qu'on puisse soutenir que l'un est cause de l'autre. C'est un équilibre de ce type - subtil, fragile - que l'on cherche à réinventer. La recette de l'âme classique se cuisinera-t-elle bientôt avec nos ingrédients ? De grands chefs essaient. Roger-Pol Droit Cet article de Roger-Pol Droit a été reproduit avec l'aimable autorisation du journal Le Monde. Si vous désirez visiter le site du Journal , allez sous Adresses Internet et cliquez sur l'adresse exacte
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Saludos


María Folco