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[escepticos] El Tercer Ojo de Lobsang Rampa en Francés (de la page web du Cercle Zetetique)



    Como hace un tiempo ya algún ilustre corralero preguntó por este
Personaje Magufo pues os mando a tod en s una página sacada de la web del
escepticismo Francés en la que se realiza una aproximación y se desmitifica
su biografía.
    Espero que os guste.

Saludos escépticos desde Bilbao.-((:-¬v)))
P.Data: Hablando de desmitificaciones estos días hemos podido ver por el
Casco Viejo de Bilbao, en pleno centro de la Aste Nagusía del 99, a un
conocido Magufo que se ha dedicado, en un tenderete colocado en
Bidebarrieta, a echar las cartas al personal para sobrevivir. El personaje
responde al nombre de Tristán y ha sido un participante magufo habitual de
programas como el de los Marcianitos de Sardá.
    Cuando le entrevistaron en la televisión sobre como pensaba pasar las
fiestas de Bilbao contestó que "dependía de lo que sacase en la calle
leyendo manos".
    Pues eso...

Février 1958 - février 1998 :
fêtons les 40 ans de la démystification de...

Rampa l'imposteur

Par Paul-Éric BLANRUE.

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"Mes pouvoirs d'idéation ne sont pas de ceux qui peuvent permettre d'écrire
des choses fictives ou imaginaires ; ma configuration astrologique
m'interdit totalement une telle virtuosité cérébrale".

Tuesday Lobsang Rampa

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Quel fut celui qui se dissimulait derrière le nom exotique de "Lobsang
Rampa"? Un authentique lama tibétain? Un voyant? Un ancien nazi en quête de
respectabilité? Un charlatan prolixe? Ces questions n'ont pas attendu la
mort de l'écrivain pour se poser. De son vivant déjà, nombreux furent ceux
qui s'interrogèrent sur son identité réelle et ses motivations secrètes.

Dans le livre qui fit sa gloire, le premier qu'il écrivit, intitulé Le
Troisième Oeil, Rampa relatait comment il avait été initié depuis son plus
jeune âge aux mystères des lamas tibétains. Il y racontait qu'il avait été
placé dans une lamaserie à l'âge de sept ans, où il avait été remarqué par
le dalaï-lama soi-même. Celui-ci, pour renforcer ses dons de voyance, lui
avait fait subir une opération du cerveau appelée "ouverture du Troisième
Oeil", qui l'avait fait accéder à un plan de conscience supérieur... Rampa
était présenté par ses éditeurs comme "diplômé de l'université de médecine
de Tchong-k'ing" et porteur du titre (envié) de "lama du monastère de Potala
à Lhassa".

Édité en France par Albin Michel dans les premiers mois de 1957, Le
Troisième Oeil fut un des plus gros succès de librairie de l'année. "Ce
livre va changer votre vie!", lisait-on dans la presse à sensation. Une
enquête des Nouvelles littéraires le classa en 13e position, avec 49 000
exemplaires vendus. On estime que sa diffusion dans le monde entier et les
articles qui lui ont été consacrés ont touché en quelques mois des millions
de personnes.

La célébrité du livre fut telle qu'elle suscita aussitôt des interrogations.
On chercha à percer le mystère de la personnalité de son auteur, un Sage
étrange qui, disait-on, vivait en ermite, loin des yeux de ses admirateurs
et de la curiosité du vain peuple. Le résultat de ces recherches ne se fit
pas attendre.

Le 1er février 1958 le journal londonien Daily Mail leva un sacré lièvre. On
y apprenait qu'un détective privé de Liverpool, Mr. Clifford Burgess,
s'était infiltré dans l'entourage immédiat du gourou pour y mener une
enquête discrète. La conclusion de ses investigations était sans détour : Le
Troisième Oeil n'était qu'une fumeuse supercherie! Rampa n'était pas celui
qu'il prétendait être, son identité était fausse, ses diplômes, du vent et
ses voyages initiatiques, le pur produit d'une imagination débordante...
Sous couvert de leçons prises chez le "maître", l'enquêteur était parvenu à
obtenir des renseignements qui ne laissaient aucun doute sur la nature du
personnage : c'était un charlatan patenté. Burgess rapportait les propos
(peu équivoques) de l'épouse de Rampa, à propos du Troisième Oeil: "Ce
livre, lui avait-elle confié, est une pure invention. Mon mari tâta en vain
plusieurs métiers et nous avions besoin d'argent pour vivre!".

La découverte du détective fit l'effet d'une bombe. Aux quatre coins de la
planète de nombreux quotidiens s'en emparèrent. Dans l'hexagone, France
Soirtitra sur quatre colonnes :

L'illustre lama de Dublin (Irlande) auteur d'un livre à succès "Le Troisième
Oeil", n'était que le fils d'un plombier.

La démystification suivait :

"Dublin a perdu son attraction locale : son lama du Troisième Oeil n'est
plus lama, n'est plus tibétain, il s'appelle Cyril Henry Hoskins et c'est le
fils d'un plombier. Il était connu sous le nom de Dr Kuan et vivait avec sa
femme et l'épouse d'un courtier, Mrs Shelling Roose, dans une villa perchée
sur les hauteurs dominant Dublin."

Le fulgurant lama tibétain? Un fils de plombier bigame qui n'avait jamais
quitté l'Angleterre!

Quelle dégringolade!

L'article se poursuivait en plaçant Le Troisième Oeil dans le droit fil des
autres mystifications littéraires du siècle :

"La supercherie de Cyril Henry Hoskins-Rampa a des précédents. En 1953,
l'écrivain Martin de Hauteclaire recevait le prix Vérité pour son ouvrage
Toute le Terre dans lequel il relatait ses héroïques (et imaginaires)
exploits d'aviateur en Amérique du sud. Avant la guerre, Séguin dupait le
monde littéraire... et des dizaines de milliers de lecteurs avec Un train
entre en gare."

"Après tout, concluait le journaliste, si ces habiles faussaires fabriquent
de la bonne littérature qu'importe? Alexandre Dumas manipulait, sans plus de
scrupule, l'Histoire."

La remarque finale n'était vraie qu'en un sens, Alexandre Dumas n'ayant
jamais prétendu écrire autre chose que des oeuvres de fiction. Rampa,
d'ailleurs, ne souffrit pas la comparaison. Furieux d'avoir été confondu
(ceci s'entendant dans les deux sens du terme), le faux lama répondit à
France Soir huit jours plus tard, sur un ton péremptoire et glacé. Il y
affirmait être "vraiment un lama, réincarné il y a neuf ans dans le corps
d'un Anglais".

Cette réponse abrupte, distillée sans autre précision, était pitoyable.
Accusé d'avoir menti sur son identité, Rampa changeait de version, et, comme
gage de sa sincérité, en appelait à la réincarnation et au voyage astral...
L'homme était aux abois.

Une querelle naquit aussitôt entre partisans et détracteurs. Deux lamas
authentiques (eux) se lancèrent dans la bataille. L'un à charge, l'autre à
décharge...

La polémique dura des années. Prudents, les éditeurs français de Rampa
ôtèrent la mention "autobiographie d'un lama tibétain" de la couverture du
Troisième Oeil en format de poche (coll. "J'ai Lu"). On se rappela
opportunément que les éditeurs anglais de la version originale avaient
précisé dans leur texte de présentation qu'il leur avait été "difficile
d'établir l'authenticité" du manuscrit (doux euphémisme!), que l'enquête
qu'ils avaient diligentée n'avait débouché sur "aucun résultat positif" et
qu'ils concevaient que le livre... "dépasse parfois les limites de la
crédulité occidentale"! L'illusionniste Yvon Yva, spécialisé dans la
démystification des faux fakirs, ne cachait pas son envie d'éclater de rire
: "Il est bien difficile de croire, en voyant une photo de Rampa que ce
dernier est d'origine asiatique, écrivit-il. Il y a autant de différence
entre M. Rampa et un Tibétain qu'entre un Amérindien et un Zoulou." Il
aurait pu ajouter que Rampa avait un accent du Devonshire (la patrie de Mr.
Hoskins, à l'ouest de l'Angleterre) à couper au hachoir et qu'il fuyait
comme la peste les représentants de la communauté tibétaine (personne ne
l'ayant d'ailleurs, de sa vie, entendu prononcer le moindre mot de
tibétain)...

 Rampa persista bec et ongles. Dans un livre modestement intitulé :
L'Histoire de Rampa (1960), avouant au détour d'une phrase qu'il avait écrit
Le Troisième Oeil parce qu'il n'arrivait pas à trouver de travail, le gourou
tenta d'expliquer son itinéraire. Il y racontait qu'en juin 1949 le dénommé
Cyril Hoskins (c'est-à-dire lui-même), victime d'un accident dans son
jardin, avait subi une commotion cérébrale, au cours de laquelle " il perdit
tout souvenir de sa vie passée"; au même moment, " il lui vint la mémoire
complète d'un Tibétain, depuis la toute première enfance". Il y avait donc
eu prise de possession du corps de l'Anglais par l'esprit du Tibétain, garni
de tous ses souvenirs. Miracle! Preuve de poids garantissant l'exactitude du
récit : " Ma femme atteste ici qu'elle s'est rendue compte, à l'époque où
cela s'est produit, que mon corps avait été investi par une autre entité"!

Le bougre s'enferrait.
Si pour les sceptiques la question était entendue une fois pour toutes,
aucun élément déterminant, dans le camp adverse, ne semblait pouvoir
départager les opinions antagonistes des spécialistes en matière de lamas.
Rien... sauf un livre, intitulé Rampa, imposteur ou initié?, édité en 1973
(Éditions La Presse, Montréal), qui apporta des éléments de réponse
nouveaux... et radicaux.

Son auteur, le Québécois Alain Stanké, avait habité pendant un an le même
(luxueux) immeuble que le gourou, à Montréal (Rampa avait quitté
l'Angleterre à la suite du scandale provoqué par l'enquête du Daily Mail).
Il avait vécu plusieurs années dans son intimité et devint un temps son
éditeur et son "agent littéraire" pour le Canada. Il fut le premier à
obtenir de lui un entretien télévisé. Stanké, que l'amitié n'empêchait pas
de cultiver le recul critique, avait lui aussi longuement enquêté sur Rampa.
Fruit d'une longue maturation, son livre, sans être franchement polémique,
dégageait, au fil des pages, un goût amer de désillusion. C'était le
parcours chaotique d'un disciple désabusé. Il se terminait d'ailleurs par
ses mots : "Adieu Lobsang!", ce qui suffisait à expliquer l'état d'esprit de
son auteur.

En page 133 et 134, Stanké reproduisait la lettre officielle qu'il avait
reçue de Lobsang Wangchuk, secrétaire adjoint du Bureau de "Sa Sainteté le
dalaï-lama" (le 14ème du nom) en personne et qui disait ceci :

"13 octobre 1972

Cher Mr Stanké,

Je reçois votre lettre adressée à Sa Sainteté le dalaï-lama.

Je désire vous informer que nous ne prêtons pas foi aux livres écrits par le
dénommé Dr T. Lobsang Rampa.

Ses travaux sont hautement imaginaires et de nature fictive. J'espère que
ceci répond à vos questions.

Avec nos meilleurs souhaits", etc.

Les plus hautes instances tibétaines elles-mêmes réfutaient donc l'histoire
abracadabrante de Rampa. Le dossier était définitivement clos. Le gourou
allait-il enfin avouer son mensonge? Jamais de la vie! Comme un gamin pris
la main dans le pot de confiture, il continua de protester de sa bonne foi
et nourrit sa nouvelle version de détails épiques complètement farfelus.
Pour lui, "la transmigration" était " un fait" qui ne se discutait pas... La
réplique du dalaï-lama? Elle est montée de toute pièce, "le dalaï-lama n'a
rien dit de tel (...) Un écrivain américain très connu (?) est allé voir le
dalaï-lama, en Inde, et il est revenu porteur d'un message (?) m'assurant
que lorsque le Tibet serait libéré, le dalaï-lama m'accueillerait au
Potala"... Du bluff, encore du bluff.

 Beaucoup de rumeurs ont circulé sur le compte de Rampa. On a fait courir le
bruit (sans rien prouver) qu'il était un ancien nazi du groupe Thulé qui
aurait voyagé au Tibet à la demande d'Hitler. On a dit aussi qu'il avait
copié Mme Blavatsky, ce qui semble plus probable car sa philosophie se
rapproche davantage de la Théosophie que de la métaphysique bouddhiste
(qu'il ne connaît que par la lecture des digests à l'usage des occidentaux).
Peut-être utilisa-t-il aussi des éléments tirés du best-seller d'Heinrich
Harrer (que Jean-Jacques Annaud vient d'adapter au cinéma dans "Sept ans au
Tibet"). Une chose est sûre : c'était un vil imposteur. Il poussa la
bouffonnerie jusqu'à écrire un livre qu'il présenta comme " dicté
télépathiquement" par sa chatte, nommée " Mrs Fifi Greywhiskers"!

Depuis la publication duTroisième Oeil, Rampa vécut dans l'aisance
matérielle que lui procura sa renommée mondiale. Ses admirateurs gobèrent
tout. Ils lui envoyèrent des dons conséquents. Les droits d'auteur de ses
livres (18 au total), diffusés et traduits dans le monde entier, lui
rapportèrent de coquettes sommes d'argent. La vente des Tranquillizer
Touch-Stones (pierres tranquillisantes) et d'un disque sur les bienfaits de
la méditation lui assurèrent quelque subside. Télépathe, magnétiseur,
astrologue, cartomancien, tarologue, hypnotiseur, graphologue, médium,
augure, il fut un véritable V.R.P. du surnaturel, prodiguant conseils
spirituels contre rétributions sonnantes. Il influença une ou deux
générations d'occultistes en herbe. Lui qui ne mit jamais les pieds au
Tibet, il sut berner des lamas véritables (qui étaient pourtant bien placés
pour savoir que "l'opération du troisième oeil" est un conte à dormir
debout!). En 1972, la supercherie tourna au drame : un jeune étudiant tira
sur un de ses professeurs, sur un copain, puis se suicida : l'enquête prouva
que Les Secrets de l'Aura de Rampa avait influencé son geste. Le gourou s'en
moqua bien, les dollars continuaient d'affluer.

Rampa-l'escroc avait prévu une guerre mondiale pour 1985. Il n'eut pas le
temps de se rendre compte de sa bévue, puisqu'il mourut en 1981, à la suite
d'une banale crise cardiaque qu'il n'avait pas prévue, elle.

"I lit a candel" (J'ai allumé un flambeau), telle était la devise que Rampa
avait inscrite sur son blason. Il serait temps pour notre génération de
souffler dessus une bonne fois pour toutes.

Allez, adieu Lobsang! Et cette fois soigne bien ta prochaine réincarnation!


Paul-Éric Blanrue


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Notes : A lire sur le Web : l'excellente étude (en anglais) sur le site
http://www.magnet.ch/serendipity/baba/rampa.html tirée du Tibet Society
Bulletin, vol. 7, 1974, de l'anthropologue Agehananada Bharati. Ce
spécialiste du bouddhisme tibétain fut l'un des premiers à tirer la sonnette
d'alarme à propos de Rampa... avant même la parution du Troisième Oeil. Les
éditeurs anglais de Rampa lui avaient en effet présenté le manuscrit
d'Hoskins, en lui demandant si l'on pouvait s'y fier. Réaction immédiate de
Bharati : "Les deux premières pages m'ont convaincu que l'auteur n'était pas
un Tibétain, les dix suivantes qu'il n'était pas non plus allé au Tibet ni
en Inde, et qu'il ne connaissait rien au bouddhisme sous toutes ses formes,
tibétaines ou autres". Ce qui n'empêcha pas les éditeurs de publier le roman
rampaesque!